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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 16:20

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Le vent dompte ses chevaux qui s'échappent dans un galop désordonné. Sous les bourrasques éclatées de rage, de folies dévastatrices, l'orage chiffonne les grands arbres qui gémissent lamentablement, la tète recourbée sur leurs branches tels des pénitents blessés de honte. La sirène hurle ses de profundis clamavi, sur des cantiques obscurs, tels des fleurs du mal. Un cri remonte d'une crypte cachée de lierre et de ronces, au plus sombre d'une chapelle qu'une cloche qui s'en va  tintant ses vêpres et grâces. Outre ces lieux du désaffect, règne étrange, un bien curieux mélange de sombres débauches ou la discorde est rêgnante. Prêtresse de l'office de sâtan. Dans sa toge de sang. Elle marche dans le silence de ses pas n'osant de bruit marquer l'entrance. Le menton replié sur son sein blanc.

En chemin, le Maître tiraillé de ses désirs désavoués se lamente. Son regard accroche autant de voyages et de fantasmes à ce temps qui n'attend ni  départ ni  retour,  niant le rève. La chimère vêtue comme une épave se perd aux dédales des labyrinthes. Sous l'arche ou le soupir des ombres affole un miséreux désoeuvré. Le diable observe. Une égérie minaude devant la page vierge du manant poète.

Magnificat O temps de la nubile étreinte, ses  seins lourds suspendus comme des pommes se balancent. La dentelle retombe élégamment, comme une aurore sur une plaine d'automne ou courent des biches folles.

Son pied léger botté enjambe des barrières. Interdits qu'elle transgresse, sans diligence, irrespectueusement.

Elle relève d'un geste délicat et souple ses jupons flous qui livrent sa chair tendre comme une rose. Le genou se dévoile sous la soie mordorée, osé comme un affront. Son oeil câlin, fripon insinue des propos non dits qu'il serait bon de taire définitivement. Mais légère, elle écarte les lèvres livrant les mots défendus qui rougissent les fronts d'invisibles témoins. Damoiselle vêtue d'oprobe, d'anathème, lève le menton au dessus des parjures et des préjugés qui sont tant et autant d'absurde et d'ironie.

Maître dans vos redingotes, le masque hautain de vos influences guide vos nocturnes débauches et vos noctambules errances. Gantées de satin vos mains ajustent le cuir sur vos reins. Vos bottes ornées d'armoiries nobles donnent une allure chevaleresque à votre démarche de félin. L'écho émet une résonnance sourde à votre provenance. La cape noire tombante s'entrouvre sur le rubis de son intérieur doublé.

Maître sévère, indocile, rebelle. Le menton relevé, dénie la vérité, désespérée, infidèle et proscrite. Relevant une mèche ou l'oeil questionne et juge. Le regard noyé de désaprobation, laisse couler ces larmes sans pardon.

Le geste bouscule les suppliques. Elle, vestale dicte son choix. Le châtiment démesuré sera au comble de l'offense. La sentence, démence, où l'innocence dévoile ses réticences.

Hébétée, dévétue de honte, agenouillée, le corps livré à ses bourreaux, dans une retenue obsédante. Ecartelée, offerte aux piloris des ombres. Le corps volé de bouches osées qui dévorent l'âme et l'essence de l'être.

Peurs, cris, balbutiements, châtiments, serments. Initiés plaisirs, interdits, délectables. O faune libertin,  mutine tes audaces, accaparant l'instant des orgasmes fugitifs. Les bouches de baisers s'entrouvrent, expriment délicatement leurs suppliques obscènes. Instants où le regard s'attarde aux pointes arrogantes de ces seins. Baisse ces yeux que les larmes n'atteignent, mascarade ou fringant, l'ami n'ose, toucher de la pointe du doigt.

Offerte nudité que n'atteint l'affront d'un oeil ou vice et cupidité se forgent à l'essence de sa vérité. Nue, elle, sous ses dentelles de transparence richement dévoilée, offre tous ses secrets  intimes. La chevelure, en méches descend sur ses reins, capricieuse et rebelle, de feu et de sang ou l'or de l'aube entrecroise des filaments. Féline, souple sa posture torture ses accoutrements. Maussade et taciturne. Maître, hautain sarcastique regarde ironique sa proie. Abdication de son être au non être de son droit. Les larmes insoumises glissent dans son corsage de soie sauvage. Le genou à terre perdue dans sa crinière de feu, elle proclame, Maître ! à vous je vends mon âme. Je suis votre esclave à ce jour, ou demain peut-être votre reine, comme il vous siéra qu'il me fût d'être.

 

 

ELECTRA-MARIBOR   23  04  2011

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commentaires

H
<br /> Magnifique;toujours un réel plaisssir à te lire ton roméo<br /> <br /> <br />
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  • : j'ai mis dans mes cahiers un nombre incalculable d'idées,latence en souffrance qui ne demande qu'à faire surface.J'ai décidé de créer ce blog aujourd'hui afin d'exhumer tous les sympathiques cadavres, pas vraiment morts du reste qui me narguent derrière chaque porte de ma demeure intérieure. Allez bon, Je vous fait visiter.
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