R E S U R G E N C E

Elle continuait d'arroser ses fleurs et pendant quelques instants, il s'évada dans son babillage juvénile.

Elle se mit à lui faire des confidences, comme à un vieil ami.

- Voyez-vous, j'ai perdu mon mari voici deux ans, c'était au mois d'août, la veille de la saint bernard et depuis j'assume cette villa avec quelques peines, le parc est si grand.

Elle venaiit de remuer son coeur avec une vague de fond gigantesque. Car la veille de la saint bernard, le  19 août, c'était ce jour là que Maud était aussi partie...

- La saint bernard c'était donc le 19 août murmura-t-il faiblement. Maud, ma femme est décédée ce jour là, dans un accident, qu'elle coincidence dit-il soudain attristé.

Lui prenant le bras avec compassion, elle l'entraîna vers le perron.

- Venez, nous serons mieux à l'intérieur. Puis je vous offrir un rafraichissement ?

- Il la suivit, mais le trouble était en lui douloureux. Les souvenirs évoqués avaient re-ouverts ses blessures.

- Vous savez continua-t-elle, je n'ai plus aucun souvenir de mon mari. Le coma a mis un mur infranchissable. Je n'ai plus de passé. Mon corps à 35 ans, mais ma mémoire n'a que deux ans.

- Voyez- vous Laura, puis-je user de votre prénom ?

Elle acquiessa sans étonnement. Il continua de parler, il avait besoin de confier ses peines, de réveiller son âme.

Elle lui parla de son insouvenance et lui de son trop plein de peines.

Avant de la quitter, il lui proposa de venir le lendemain matin avec son chien et de faire une promenade ensemble.

Elle trouva la proposition charmante et accepta volontiers.

- Formidable ! j'adore les chiens, les gros de préférence !

- Eh bien tant mieux car avec le mien vous ne risquez pas d'être déçue !

Elle rit et ils se quittèrent comme de vieux amis. Jérôme était sous le charme.

Ce matin là, ce fût pour ainsi dire lui qui réveilla le chien. Une belle journée d'été s'annonçait.

Il arriva un peu plus tôt que prévu à la villa de laura.

Barouf entra sans complexe dans le parc et partit inspecter les lieux sans rien entendre des suppliques de son maître.

Il sonna et Laura apparût fraîche et souriante. Le sourire étant chez elle sa parure naturelle.

- Alors où est votre monstre Jérôme ?

- Il est entrain de faire l'inspection de votre proprieté.

Un jappement rauque les fit se retourner. Laura eut à peine le temps de comprendre que déjà l'animal lui mettait les deux pattes sur les bras et lui faisait le plus chien des baisers.

- Barouf ! barouf ! calme barouf !

Laura venait de crier le nom du chien avec une réelle émotion. Lui, continuait de l'envahir de ses calins.

La voix de Jérôme le fit lacher la jeune femme. Il regarda Laura éberlué.

- Vous venez d'appeller mon chien par son nom, vous le connaissez ?

- Pardon qu'ai-je dit ! Veuillez m'excuser Jérôme ! je ne me souviens pas !

- Enfin voyons ! vous venez de dire Barouf ! c'est le nom de cet animal. De plus il vous fète comme si vous étiez d'excellents amis.

- Qe m'arrive-t-il Jérôme ? Je n'ai jamais vu ce chien auparavant et pourtant nous semblons nous connaître.

L'animal près de la jeune femme quémandait d'autres caresses, elle lui entoura le cou de ses bras et laissa couler ses larmes.

Jérôme se recula pour mieux regarder Laura. Son coeur s'était mis à battre si rapidement. Dans son esprit une idée délirante s'était installée. Les jolies phrases de Maud, sa foi, ses espérances...

Il venait d'avoir une idée folle et il voulait essayer. Il posa une main sur l'épaule de la jeune femme et doucement lui dit...

- Reculons l'horizon à chacun de nos pas...

En se relevant la jeune femme le regarda au plus loin de son âme et lentement continua sa phrase.

-  comme un soleil qui flamboye, allumons de notre Amour tout l'univers.

Il la prit dans ses bras et délivré, il pleura.

- Maude ma femme répétait-il !

- Mon Amour ! Viens ! dit-elle nous avons tant de choses à nous dire.

Oui tant de choses ! Cet homme sur le port... et Laura ! La résurgence.....!

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vous qui venez de me lire, souvenez- vous du 19 août. Deux accidents prirent deux vies. D'un côté la femme de Jérôme et de l'autre le mari de Laura. Lors de cet accident, Laura restera plusieurs semaines dans le coma. Ce qui permit à une autre âme, Maud (la femme de Jérôme) qui n'avait pas fini sa vie sur terre, d'emprunter le corps de Laura. C'est pourquoi le père décédée de Laura, était venu ouvrir la voie à Jérôme pour qu'il puisse retrouver sa femme bien aimée qu'il avait perdu trop tôt. Laura ayant accepter ce choix, donner son corps à une autre pour que les belles paroles de Maud s'accomplissent : " Je reviendrai par delà les ténèbres prendre ta main".

                                                      Et si dans les mêmes circonstances, vous ne reconnaissez plus un proche. Si vous émettez l'idée qu'il a beaucoup changé...Posez vous la question !

                                                                                                                                     electra-maribor